Shaputuan, sitcom à
saveur urbaine
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Lors du passage du Journal, vendredi, on
tournait une scène où les trois pensionaires de Shaputuan
s’en vont à la chasse à bord d’un... camion de pompiers.
Propriété d’André Larue, il s’agit d’un camion datant de
1945 qui a été en service à Courville, comme son proprio et
son père avant lui, qui ont tous deux été pompiers.
Photo DIDIER DEBUSSCHERE |
Fondée et dirigée par Mamilou
(Louisette Dussault), une Huronne-Wendate qui a toujours vécu en milieu
urbain, la maison Shaputuan vise à accueillir les autochtones de passage
à Québec pour leur permettre de s’acclimater plus facilement à la ville.
Pour y arriver, Mamilou, qui ne parle
plus le wendat et dont la connaissance des traditions est limitée − ce
qui lui vaut d’ailleurs le surnom d’Indienne de ville − peut compter sur
l’aide de sa jeune cousine, Aitassit (Dina Bacon). Partie de
Schefferville, celle-ci est à Québec pour terminer son secondaire, mais
éprouve d’énormes difficultés en anglais.
Son apprentissage de « l’angla » fera
d’ailleurs l’objet du deuxième épisode, alors que Mamilou embauchera le
voisin, M. Dickinson (Jean-Jacqui Boutet), un anglophone qu’elle a connu
alors qu’ils travaillaient dans la même commission scolaire et que,
visiblement, elle ne laisse pas du tout indifférent. Mais ça, c’est une
autre affaire...
L’histoire principale porte sur la vie
à Shaputuan et sur ses pensionnaires dont Metueu (Mélissa Mollen-Dupuis),
une très colorée accro au bingo, Patapateu (Marco Collin), un
concierge... maladroit, et un pompier (Waubnasse Simon) qui en pince
pour la jeune Aitassit. D’ailleurs, chacun des épisodes se terminera par
une fausse alerte qui amènera inévitablement le pompier et le voisin
dans le décor. L’amour mais surtout l’humour sont de la partie.
En tant que scénariste, Denis Boivin
avoue profiter de la série pour aborder quelques problèmes bien réels
éprouvés par les autochtones, comme la quasi-impossibilité pour eux
d’ouvrir un compte de banque parce que réputés non solvables.
Il a aussi choisi de défendre
l’authenticité de la langue française telle que parlée par les
autochtones avec leur accent chantant et certains mots qu’ils oublient
parfois de prononcer, comme c’est le cas par exemple avec les cours «
d’angla ». « Curieusement, on accepte l’accent des Haïtiens, des
Africains, des Vietnamiens et de plein d’autres, mais pas celui des
autochtones », soutient le producteur.
Le tout, bien sûr, avec un soupçon
d’humour. Précisons d’ailleurs que l’ex-journaliste et ex-chef de
pupitre du Journal de Québec Yvon Pellerin, scénariste à ses heures,
collabore à la série en concevant des gags et des jeux de mots à partir
d’expressions autochtones. |