DE HURON À WENDAT - Traitement détaillé


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TRAITEMENT --  THÈMES

Le concept est simple et culturellement très intéressant. En 1980, le réalisateur Denis BOIVIN tourna un documentaire sur les fêtes de fondation du Village HURON à Lorette. À cette époque, la fête commémora surtout la construction de la petite église. Mais il y eu un pow-wow, un des premiers pow-wow à ressurgir dans le cadre de la réserve depuis de nombreuses années. Le film a été tourné en 16 mm et l’aventure du cinéaste Boivin ne connut pas réellement le jour. Pour différentes raisons, le film ne fut jamais terminé en copie finale zéro. Mais le négatif a été monté. Il faut se remettre à l’époque, 1980, une séquence finale sur les revendications territoriales n’était peut-être pas encore à la mode, quinze ans avant « l’affaire de la Pinède d’Oka »… BOIVIN retrouve ses négatifs qu’en 1999.

C’est dans la grande tradition du Candid eye qu’avait été tourné ce film. Aujourd’hui, on ne réalise plus de films de cette manière; du moins Boivin. La cassette de référence avait été copiée par la projection du double bande 16mm sur un mur. La qualité ne reflète donc pas ce que les images sont vraiment. Il faudra en tenir compte.

Toutefois, lorsque Kino GROSLOUIS a visionné cette cassette en février dernier, il a vu le potentiel de ce film tout différemment. Ainsi est venue l’idée de bâtir le documentaire de HURON à WENDAT. En vingt ans, de 1980 à 2000, l’identité culturelle des Wendats s’est affirmée et une mentalité nouvelle reste à découvrir. Avant, nous nous appelions les « Hurons » car les jésuites nous avaient identifiés ainsi à cause de la hure caractérisant notre chevelure, faussement associée aux Iroquois. Mais depuis vingt ans, les recherches se sont accrues du côté autochtone. Les nouvelles éditions des Relations de Jésuites, les analyses historiques de Trigger et Campeau nous offrent une nouvelle grille de recherche. Et cette recherche est devenue pour nous une nouvelle quête d’identité, aussi forte que celle d’un orphelin qui recherche parents et pays.

Dans les méandres de ces recherches, l’un des nôtres a trouvé notre nom réel, celui avec lequel nous nous faisions connaître : WENDAT qui habite la terre de WENDAKE car notre syntaxe s’accordait avec les déclinaisons . Notre langue wendate est complètement enterrée. Vous ne pouvez imaginer ce que cette découverte a provoqué chez nous. Nous savions qu’on nous appelait les « Hurons » et nous savions malheureusement pourquoi. Tout à coup, nous étions les Wendats. Le sang de notre peuple entier a rythmé sous le même battement de cœur cet instant-là. Aucun réel dictionnaire n’existe, aucune grammaire. Certes, les missionnaires en avait écrits quelques-uns, cela est prouvé historiquement, notamment dans les écrits de Marie Guyart; mais le tout semble avoir été détruit par les nombreux incendies.

C’est peut-être l’un des plus grands signes d’acculturation de notre peuple. Les pauvres mots de notre langue que nous connaissons vraiment sont souvent les noms des grands chefs, et ceux qui ont été conservés par la mémoire collective. Mais petit à petit nos recherches nous en apprennent de plus en plus ainsi que sur nos coutumes ancestrales que nous apprenons à faire revivre dans notre plus grande intimité sociale. C’est pourquoi les caméras n’y sont pas admises. Le sens de notre recherche ne va donc pas directement dans l’action de cette nouvelle quête spirituelle. Nous axerons notre recherche sur la croissance de notre identité culturelle, folklorique et artistique.

C’est ainsi qu’il faut comprendre notre titre « De Huron à Wendat » dont nous vous présentons le plan de tournage et quelques notes de scénarisation.

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